Bonjour, chĂšre lectrice et cher lecteur
Alors que nous discutions Porthos, Aramis et moi-mĂȘme de nos rotors respectifs, le Cessna est venu participer Ă la conversation. Assez admiratif, il faut le dire, du rotor dâAramis (voir notre blog).
Il nous a dit quâon lâempĂȘchait de dormir. Câest vrai quâun hĂ©lico, ça ne dort que dâune pale et la nuit, comme on nâa pas de visiteurs, on discute pas mal. Lui, il dort dans une bulle Ă cĂŽtĂ© du hangar. Ce nâest pas que lâon ne se mĂ©lange pas mais, on nâa pas la place pour loger les ailes dâun avion Ă cĂŽtĂ© de trois hĂ©licos.
Pour en revenir Ă nos rotors, Aramis a un rotor avec deux pales, Porthos a cinq pales et moi, trois pales. Les pales dâAramis sont immenses. Ce qui est logique. Plus une pale est longue, plus ça crĂ©e de la portance. Comme il nâa que deux pales, il faut des pales trĂšs longues. Elles font presque la longueur de la poutre de queue !
Mais, ce qui est le plus scotchant, câest dâĂȘtre Ă cĂŽtĂ© du fuselage et de regarder les pales par en-dessous. On peut aussi se coucher par terre mais câest quand mĂȘme moins pratique.
Il a des pales dâune largeur ! De vraies âpales Ă tarteâ ! Cette fois-ci, le fou rire nous a pris tous les quatre. On vous lâa dit, on a lâhumour potache. Un rien nous amuse.
Du rotor, on est passĂ© aux vols avec un petit duel, mais gentil, avec le Cessna Ă propos des mĂ©rites respectifs dâun avion et dâun hĂ©licoptĂšre. Le match a commencĂ© par lâaffirmation quâun hĂ©licoptĂšre pouvait tout faire. On Ă©tait dâaccord que lâavion et lâhĂ©licoptĂšre pouvait dĂ©coller et atterrir MAIS lâhĂ©licoptĂšre pouvait le faire en mode vertical alors que lâavion avait besoin de prendre de la vitesse et devait rouler sur une piste avant de dĂ©coller.
Le Cessna nous a rétorqué que les avions pouvaient aussi le faire !
Porthos, qui depuis son coup dâĂ©clat, est beaucoup plus disert, lui a rĂ©pondu que DES avions pouvaient le faire mais pas TOUS les avions. ONE point ! Le Cessna nous a dit que la supĂ©rioritĂ© de lâavion nâĂ©tait pas dĂ©montrĂ©e au dĂ©collage certes mais que, eux, ils avaient des roues. Ce qui Ă©tait bien plus pratique. Porthos, dĂ©cidemment trĂšs en forme, lui a rĂ©pondu quâil y avait des hĂ©licos Ă©quipĂ©s de roues. AprĂšs le dĂ©collage, les roues Ă©taient rentrĂ©es comme le train dâun avion. Que par ailleurs, vu quâun hĂ©lico nâavait pas toujours une piste pour atterrir, avoir des patins Ă©tait bien plus pratique ! Two points !
Nous Ă©tions dâaccord sur le fait que lâappellation de vol en palier Ă©tait moins chouette que celle de vol de croisiĂšre, sachant que lâon ne voit pas trĂšs bien ce que les paliers viennent faire lĂ pour un vol rectiligne.
Nous Ă©tions Ă Ă©galitĂ© sur le fait que lâon pouvait tourner dans un sens et dans lâautre, mĂȘme si, sans vouloir ĂȘtre dĂ©sagrĂ©ables, un hĂ©lico faisait un virage bien moins large quâun avion pour tourner.
Sans compter, quâil pouvait aussi tourner sur lui-mĂȘme.
Balle de match ou Ă©chec et mat, la rĂ©fĂ©rence que vous voulez, le moment de la supĂ©rioritĂ© Ă©crasante de lâhĂ©licoptĂšre sur lâavion sâest invitĂ© dans la conversation ! LâhĂ©licoptĂšre recule et il peut voler sans bouger. Câest ce que lâon appelle le vol stationnaire.
Jâouvre une parenthĂšse, savez-vous que dans la gente animale, prĂ©cisĂ©ment, dans la gente ailĂ©e, il nây a quâun oiseau au monde qui peut faire du vol stationnaire ! Et câest le colibri !
Donc un hélico peut voler comme un colibri ou inversement. La Nature est pleine de prodiges ! Je ferme la parenthÚse.
Notre Cessna nous a dit quâeffectivement, lĂ , câĂ©tait imbattable mais que cependant, les avions allaient plus haut, plus vite et plus loin. Comme on est bons princes, on a tous acquiescĂ© et comme lâheure tournait, on sâest sĂ©parĂ©. Je crois nĂ©anmoins, Ă le voir se traĂźner un peu pour repartir dans sa bulle, quâil Ă©tait quelque peu dĂ©pitĂ©. Quelle morale en aurait tirĂ© Monsieur de La Fontaine ? que quand on est un avion, on ne discute pas avec trois hĂ©licos peut-ĂȘtre ?
Sur ce, Ă trĂšs vite
Les trois mousquetaires qui ne sont plus que trois vous saluent