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13 – Pas de martiens en vue

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Chère lectrice, cher lecteur,

Entre hélicos et avions, on s’aime bien. Quand on se rencontre lors des meetings, on se taquine volontiers. Nous les hélicos, une de nos plaisanteries favorites, quand on évoque nos débuts, est de dire que les avions ont été inventés avant les hélicos car il faut toujours faire un brouillon avant de faire un chef-d’œuvre. Ce à quoi les avions nous répondent qu’ils ont été inventés bien avant nous.

C’est indéniable. Nos débuts ont été laborieux. Déjà, entre le 16 ème siècle et le 20 ème siècle, il ne s’est pas passé grand-chose (nous concernant bien entendu). Vous savez que l’on prête à Léonard de Vinci l’invention de la voilure tournante. Déjà que la machine à vapeur n’avait pas encore été inventée que dire du moteur, on n’était pas près de voler !

Si vous trouvez qui détient le titre du premier vol en hélicoptère, dites-le-nous, car on a cherché sans succès.

Ce que l’on peut vous dire sur nos premiers pas hésitants, c’est que la difficulté pour un hélicoptère, c’est la sustentation, donc la capacité à s’élever au-dessus du sol avec un pilote à bord, la stabilité sans assistance extérieure, la capacité à se déplacer à une hauteur suffisante pour éviter le relief et la possibilité de contrôler la direction du vol. Vous y ajoutez que la sécurité en cas de panne moteur ne peut être assurée que si le ou les rotors peuvent être débrayés et mis en autorotation et vous avez une idée de l’étendue des difficultés qui se sont posés aux pionniers.

Quand on regarde les photos des premières machines, on est loin des hélicoptères que l’on connaît aujourd’hui. Ou alors, ils sont en avance de phase car la photographie de l’hélicoptère imaginé en 1907 par Paul Cornu, inventeur français, a quelque chose des hélicoptères utilisés sur Pandora dans Avatar.

Cette invention a peut-être inspiré le réalisateur du film ?

Le vol a duré moins de 30 secondes et la machine s’est brisée à l’atterrissage. La réalisation de Paul Cornu reste sans lendemain… ou pas….

De petits vols en petits vols (vol de 1 min 42 s à 1,8 m du sol ; vol en ligne droite de 1160 m en 8 min 13 s ; vol en ligne droite de 736 m ; vol de 1078 m en 8 min 45 s montant à 18 m ; vol de 2 à 3 min entre 5 et 8 m de hauteur par des vents de 25 à 30 km/h, ; vol d’1h à 121 km/h battant plusieurs records dont celui de l’altitude à 158 m), les débuts sont laborieux.

Depuis toujours, l’épine dans la pale de l’hélico est la question du couple.

(Chère lectrice et cher lecteur, si vous nous rejoignez, je ne peux que vous proposer de vous reporter aux articles précédents de notre blog pour savoir ce qu’est le couple. Vous trouverez notre blog sur notre site www.helicharentes.fr).

Si un seul rotor soutient l’appareil, ce dernier tournera dans le sens inverse de la rotation du rotor rendant l’appareil incontrôlable. Dans les années 1900 à 1940 – pendant ce temps-là les avions volent de succès en succès – la seule solution retenue est celle de l’utilisation de deux rotors de sustentation, l’un tournant de gauche à droite et l’autre de droite à gauche, ces rotations inversées neutralisant l’effet de couple. Ces configurations à double rotors sont complexes et coûteuses.

L’hélicoptère devient une machine avec un potentiel de développement avec l’invention du rotor anti-couple placé verticalement au bout d’une poutre de queue. Afin de permettre l’existence d’un seul rotor horizontal et de compenser l’effet rotatif du couple, Igor Sikorsky, ingénieur américain d’origine russe invente un rotor secondaire. Le rotor anti-couple est né et avec lui une belle lignée (à voir dans notre blog).

Jusqu’au milieu des années 1950 (je me demande si à ce moment-là, on n’a pas déjà inventé l’avion supersonique !), les hélicoptères sont équipés de moteurs à piston et il faut attendre 1955 pour voir apparaître le premier hélicoptère de série propulsé par une turbine à gaz. Léger, bénéficiant d’une grande souplesse et d’une forte puissance, ce type de moteur est particulièrement bien adapté aux hélicoptères.

On n’est pas encore à l’hélicoptère avec propulsion électrique. Mais sur ce point, les avions ne sont pas si en avance.

Et avant qu’ils nous rejoignent sur Mars, il va falloir encore attendre un peu. Je fais référence à Mars Hélicopter Scout, une version « poids plume » de moins de deux kilogrammes mis au point par la NASA et qui a été mis en œuvre à titre expérimental sur le sol de la planète Mars au cours de la mission spéciale Mars 2020. Courant novembre 2022, MHS avait réalisé 91 min de vol en temps cumulé, en 51 vols et parcouru 11,7 kms, sans compter les milliers de photos et largement démontré qu’un hélicoptère disposait de la capacité unique d’atteindre des sites inaccessibles par tout autre moyen (sur Mars aussi !).

Pas de photos de martiens cependant !

N’ayant pas la prétention de voler sur Mars, je préfère, et de loin, évoluer dans mes coins préférés. Vous pourrez me dire à juste titre que je n’ai pas de points de comparaison. Oui mais Ingenuity, c’est le nom de l’hélicoptère de la NASA n’est pas encore prêt d’emmener quelqu’un alors que moi, je vole toujours en excellente compagnie.

Comme toujours, Wikipédia m’a été bien utile et vous réserve 1000 et 1 détails que je vous laisse découvrir si, comme nous, vous vous intéressez à l’histoire des hélicoptères et des voilures tournantes.

A très bientôt

Le Hugues 300