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18 – Un moyen mnémotechnique

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Chère lectrice, Cher lecteur, bonjour,

Avec le vol d’initiation d’Aramis qui arrivait, nous avons dû nous arrêter la dernière fois sans avoir eu le temps de vous dire ce qu’il s’était passé.

Pour nos lecteurs qui nous rejoindraient aujourd’hui, et pour vous, fidèles lecteurs si vous ne vous en souvenez pas, nous expliquions le maniement de nos commandes au Cessna et avions appris qu’il avait un projet de comparaison des modes de pilotage entre aéronefs et avions.

Pour se souvenir du maniement et de l’alchimie du mouvement dont on lui parlait et qui l’intéressait au plus haut point, il nous avait demandé si on connaissait un objet du quotidien pouvant lui servir de moyen mnémotechnique. On ne voyait pas jusqu’à la nuit de Fantasia (en référence à la séquence sur l’orage dans le film du même nom).

Donc, on vous disait qu’il y avait des éclairs. Un vrai festival et que c’était d’ailleurs à la faveur d’un éclair que ça s’était passé.

Pour comprendre le cheminement qui a été le nôtre, il faut savoir qu’Aramis a un rotor en balancier avec 2 pales, l’une en face de l’autre et comme on vous l’a déjà dit (vous reporter à notre blog), les pales de son rotor sont très larges. Il faut savoir aussi qu’on s’intéresse, par nature, à tout ce qui embarque la notion d’équilibre.

Donc, pour en revenir à la nuit de Fantasia, un éclair a littéralement illuminé le hangar.

Ça a dessiné en ombres portées sur le mur du fond les deux pales d’Aramis avec la tête du rotor de Porthos quelque chose d’immense qui nous donnait une impression de déjà-vu. Et après avoir décrit le phénomène à Aramis qui ne pouvait pas le voir et y avoir pensé sur le restant de la nuit, il nous est paru que ça pouvait représenter une balance. Genre, balance où il faut chercher le poids soi-même avec 2 plateaux, 1 pour poser l’objet à peser et l’autre pour poser les poids pour peser.

Les balances, on connaît assez bien. Nous, nous sommes pesés de temps en temps et puis, du temps d’Athos (vous reporter à notre blog), comme il faisait de l’emport de passagers, les passagers devaient être pesés. C’est qu’en hélicoptère, on prend très au sérieux les masses et le centrage rapporté à notre centre de gravité. Vous aurez noté que pour les vols d’initiation, on vous demande votre poids. Ce n’est pas juste comme ça.

Il y a tout un tas de balances, mais grosso modo, 2 types en particulier, celles qui vous donnent le poids d’elles-mêmes comme la balance du temps d’Athos et celles qui vous laissent trouver le poids tout seul comme notre ombre sur le mur du hangar.

Le lendemain, donc, on a parlé au Cessna de l’orage (qu’il n’avait pas entendu) et de notre expérience inédite d’ombres portées laquelle après nos réflexions nocturnes nous faisaient penser à une balance. Il y avait bien une idée d’équilibre qui est un résultat mais pour le maniement des commandes qui est un comment, on voyait moins la balance comme référence.

Il nous a dit qu’il lui fallait réfléchir et quand on l’a revu, il était enthousiaste. La balance était pour lui LE moyen mnémotechnique qu’il recherchait.

Que tout y était.

Il y avait deux plateaux comme les deux commandes.

Il y avait un mouvement semblable : quand on plaçait quelque chose sur un plateau, l’autre se levait, ce qui pouvait identifier le mouvement qu’on lui avait expliqué entre je pousse, je lève et je tire, je baisse.

Qu’il y avait une alchimie subtile entre les poids et le poids pour trouver le poids de l’objet jusqu’à obtenir l’équilibre des plateaux ce qui évoquait l’équilibre et la justesse du geste pour nos deux commandes.

Et qu’enfin les deux plateaux lui évoquaient irrésistiblement des duos de commandes : pas cyclique et pas général/ pas général et manette des gaz/ manette des gaz et couple/ couple et palonnier/ palonnier et cyclique.

Il nous a remerciés chaleureusement. On n’y était pas pour grand-chose, c’était l’éclair, mais il était ravi.

Le propre d’un moyen mnémotechnique c’est de vous rappeler quelque chose, pas d’établir une vérité scientifique. D’ailleurs, dromadaire, ça fait penser à deux donc c’est l’inverse.

De la pesée à la balance, il n’y a qu’un poids, nous a dit Porthos. Bien sûr, ça nous a fait rire. Vous commencez à nous connaître maintenant. On a l’humour potache. Ah ce Porthos, il va nous manquer s’il s’en va !

A très vite

Le Hugues 500, le Hugues 300 et le Bell 206

NB, pour nos lecteurs, la balance dont il est question est une balance Roberval, dénommée du nom du lieu où habitait Gilles Personne de Roberval, mathématicien et physicien français né en 1602. On tenait à vous le préciser. Pour plus de détails sur la façon dont cette balance fonctionne, faites comme nous, allez voir Wikipédia.