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25 – Un brin de laine pas ordinaire

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Chère lectrice, cher lecteur, bonjour,

Que fait mon brin de laine aujourd’hui ?

Pour le moment, rien. C’est normal, nous sommes au sol. Mais dès que nous allons être en l’air, il vous indiquera la marche à suivre. 

Part-il à droite, vous corrigez au pied gauche. Part-il à gauche, vous corrigez au pied droit. Et s’il flotte bien droit tel un étendard dans votre axe du déplacement, c’est super. Vous n’êtes pas en train de déraper alors même que vous pensez voler bien rectiligne. Car mon brin de laine est un indicateur, un indicateur précieux de dérapage.

Mon brin de laine est parfois facétieux et il s’enroule autour de son support de fixation. Là, bernique, il faut attendre qu’il se déroule. Il faut le garder au coin de l’œil et porter le regard aussi loin que vous le pouvez. Parce qu’on pilote en regardant dehors et on contrôle en regardant dedans. C’est le deuxième mantra. Il ne vous est permis qu’un coup d’œil furtif de temps en temps sur les cadrans de mon tableau de bord, pourtant bien sympathiques. Mes préférés sont le variomètre et l’altimètre

Comme le premier mantra du pilote en formation, je vous le rappelle, est à chaque assiette sa vitesse, vous n’avez pas besoin du badin (pour celles et ceux qui nous rejoindraient aujourd’hui, à lire nos deux articles sur notre blog qui traitent du badin, « Une affaire de bouton-pression » et « Premier mantra »). 

Le premier cadran que vous pouvez donc regarder pour vous assurer de ce que votre estomac vous a peut-être signalé (une descente un peu trop énergique), c’est le vario qui vous indique votre taux en pieds par minute de descente et de montée.

Vu son intérêt, j’aurais plus vu que le vario soit placé à côté de l’altimètre mais sur mon tableau de bord, ce n’est pas le cas. Ils sont chacun d’un côté du tableau de bord séparés par tout un tas d’autres cadrans.

Avec le vario vous connaissez votre vitesse verticale qu’elle soit en montée ou en descente. A ne pas confondre avec votre vitesse de déplacement qui est votre vitesse horizontale

En hélicoptère, il faut savoir raison garder. Rien ne vous presse autant que de faire les choses correctement. 

Le plus compliqué dans l’histoire, c’est de savoir lire le cadran.

Le vario est un cadran 2 en 1 avec une partie supérieure « up » et une partie inférieure « down ». Il se lit de gauche à droite, partie haute, il indique 0, 5, 10, 15 et 20, partie basse aussi et il est gradué en centaines de pieds par min. Chaque petit trait correspond à 100 ft/min. Si l’aiguille pointe sur 5 en partie haute, vous êtes à 500 ft /min de taux de montée et si elle pointe sur 5 en partie basse, vous êtes à 500 ft/min de taux de descente.

 Au mitan du cadran, à gauche, on lit ‘0 ‘ et en symétrie à droite, on lit ‘20’. A ‘0’, vous ne montez pas et ne descendez pas. A ‘20’, vous avez un réel souci.

Si vous ne savez pas si vous montez ou si vous descendez, ça peut arriver, au moins avec le vario, vous le saurez.

Vous avez compris que vous pouvez avoir plus d’une vitesse à gérer. Si vous êtes en vol de croisière, vous n’avez que la vitesse de déplacement à gérer puisque vous ne montez pas et vous ne descendez pas.

Si vous montez ou si vous descendez, vous avez aussi la vitesse verticale à gérer.

Descendre très vite et aller lentement, par exemple, 1000 ft/min et 30 kt (nœuds), c’est prendre des risques très sérieux. Retenez le troisième mantra : vitesse d’avancement et vario doivent se conjuguer harmonieusement.

Dans cet esprit, voulez-vous connaître un instant magique ?

Mettez-vous en descente. Allez chercher les 500 ft/min en maintenant votre vitesse d’avancement à 50 kt et laissez-moi faire. On descend comme sur un fil. C’est magique. Pour un peu, on ne ferait que ça !

A bientôt.

Le Hugues 300 et le Bell 206