ChĂšre lectrice, cher lecteur, bonjour,
Que fait mon brin de laine aujourdâhui ?
Pour le moment, rien. Câest normal, nous sommes au sol. Mais dĂšs que nous allons ĂȘtre en lâair, il vous indiquera la marche Ă suivre.
Part-il Ă droite, vous corrigez au pied gauche. Part-il Ă gauche, vous corrigez au pied droit. Et sâil flotte bien droit tel un Ă©tendard dans votre axe du dĂ©placement, câest super. Vous nâĂȘtes pas en train de dĂ©raper alors mĂȘme que vous pensez voler bien rectiligne. Car mon brin de laine est un indicateur, un indicateur prĂ©cieux de dĂ©rapage.
Mon brin de laine est parfois facĂ©tieux et il sâenroule autour de son support de fixation. LĂ , bernique, il faut attendre quâil se dĂ©roule. Il faut le garder au coin de lâĆil et porter le regard aussi loin que vous le pouvez. Parce quâon pilote en regardant dehors et on contrĂŽle en regardant dedans. Câest le deuxiĂšme mantra. Il ne vous est permis quâun coup dâĆil furtif de temps en temps sur les cadrans de mon tableau de bord, pourtant bien sympathiques. Mes prĂ©fĂ©rĂ©s sont le variomĂštre et lâaltimĂštre.
Comme le premier mantra du pilote en formation, je vous le rappelle, est Ă chaque assiette sa vitesse, vous nâavez pas besoin du badin (pour celles et ceux qui nous rejoindraient aujourdâhui, Ă lire nos deux articles sur notre blog qui traitent du badin, « Une affaire de bouton-pression » et « Premier mantra »).
Le premier cadran que vous pouvez donc regarder pour vous assurer de ce que votre estomac vous a peut-ĂȘtre signalĂ© (une descente un peu trop Ă©nergique), câest le vario qui vous indique votre taux en pieds par minute de descente et de montĂ©e.
Vu son intĂ©rĂȘt, jâaurais plus vu que le vario soit placĂ© Ă cĂŽtĂ© de lâaltimĂštre mais sur mon tableau de bord, ce nâest pas le cas. Ils sont chacun dâun cĂŽtĂ© du tableau de bord sĂ©parĂ©s par tout un tas dâautres cadrans.
Avec le vario vous connaissez votre vitesse verticale quâelle soit en montĂ©e ou en descente. A ne pas confondre avec votre vitesse de dĂ©placement qui est votre vitesse horizontale.
En hélicoptÚre, il faut savoir raison garder. Rien ne vous presse autant que de faire les choses correctement.
Le plus compliquĂ© dans lâhistoire, câest de savoir lire le cadran.
Le vario est un cadran 2 en 1 avec une partie supĂ©rieure « up » et une partie infĂ©rieure « down ». Il se lit de gauche Ă droite, partie haute, il indique 0, 5, 10, 15 et 20, partie basse aussi et il est graduĂ© en centaines de pieds par min. Chaque petit trait correspond Ă 100 ft/min. Si lâaiguille pointe sur 5 en partie haute, vous ĂȘtes Ă 500 ft /min de taux de montĂ©e et si elle pointe sur 5 en partie basse, vous ĂȘtes Ă 500 ft/min de taux de descente.
Au mitan du cadran, Ă gauche, on lit â0 â et en symĂ©trie Ă droite, on lit â20â. A â0â, vous ne montez pas et ne descendez pas. A â20â, vous avez un rĂ©el souci.
Si vous ne savez pas si vous montez ou si vous descendez, ça peut arriver, au moins avec le vario, vous le saurez.
Vous avez compris que vous pouvez avoir plus dâune vitesse Ă gĂ©rer. Si vous ĂȘtes en vol de croisiĂšre, vous nâavez que la vitesse de dĂ©placement Ă gĂ©rer puisque vous ne montez pas et vous ne descendez pas.
Si vous montez ou si vous descendez, vous avez aussi la vitesse verticale à gérer.
Descendre trĂšs vite et aller lentement, par exemple, 1000 ft/min et 30 kt (nĆuds), câest prendre des risques trĂšs sĂ©rieux. Retenez le troisiĂšme mantra : vitesse dâavancement et vario doivent se conjuguer harmonieusement.
Dans cet esprit, voulez-vous connaĂźtre un instant magique ?
Mettez-vous en descente. Allez chercher les 500 ft/min en maintenant votre vitesse dâavancement Ă 50 kt et laissez-moi faire. On descend comme sur un fil. Câest magique. Pour un peu, on ne ferait que ça !
A bientĂŽt.
Le Hugues 300 et le Bell 206