Chère lectrice, cher lecteur bonjour,
Depuis notre tour de chant et, sans fausse modestie, notre tour de force, (lire sur notre blog « Enchanteur »), nos moteurs se sont trouvé des affinités. Ils se sont donné un nom Mystère pour le moteur du Bell et Boule de gomme pour le mien.
Boule en référence à son hélico et gomme, parce qu’il met la gomme. Mystère porte bien son nom car il souhaite le garder sur son fonctionnement en nous disant que pour mieux apprécier les subtilités d’un moteur à turbine, rien ne vaut d’en voir un de près ce que permet de faire le Club qui dispose d’une maquette animée d’une turbine à gaz.
Boule était un peu déçu mais il s’est rassénéré quand Mystère lui a suggéré de présenter le sien.
On se doit de vous prévenir que la présentation de Boule lui est toute personnelle. Entre moteurs, ils se comprennent mais si votre science est au même niveau que la nôtre, quelques explications peuvent ne pas être inutiles.
Mon moteur a rappelé qu’il fonctionnait en 4 temps : l’admission, la compression, l’explosion-détente et l’échappement.
Les paragraphes en italique sont empruntés aux cours théoriques de l’Institut Mermoz.
Le piston se déplace sur une course qui est la distance entre le point mort haut (position la plus haute) et le point mort bas (position la plus basse) au cours de chacun des temps.
Premier temps dixit mon moteur : j’aspire goulûment le mélange carburé.
Le mélange carburé, c’est du carburant et un combustant. Le carburant, c’est de l’avgascomme on vous l’a dit quand on a réveillé votre fibre matheuse (voir l’article du même nom sur notre blog) et le combustant, c’est de l’air, plus exactement, l’oxygène qui est dans l’air.
Dans les opérations qui précèdent la mise en route du moteur, on gave un peu le moteur en faisant fonctionner ensemble la pompe de gavage (Fuel boost) et la Richesse. La Richesse, on ne peut pas la rater. C’est une grosse manette noire rapportée à celle du carburant laquelle, à côté, est toute fluette.
Donc, la Richesse, quand elle est poussée, elle est sur « plein riche » sinon, quand elle est tirée, elle est sur « plein pauvre », est une manette qui apporte la quantité d’oxygène nécessaire pour un bon équilibre entre carburant et combustant.
Le piston descend dans le cylindre et crée une aspiration alors que la soupape d’admission est ouverte. Le mélange carburé entre dans la chambre de combustion, dont le volume libre est égal à la cylindrée.
Deuxième temps : vite, vite, je ferme les écoutilles
Soupape d’admission bâbord, fermée.
Soupape d’échappement tribord, fermée.
Les deux soupapes sont fermées. Le piston, entraîné par le vilebrequin, remonte dans le cylindre et comprime le mélange carburé. La compression du mélange carburé provoque une augmentation de la température dans la chambre de combustion (environ 300 °).
Troisième temps : mes bougies se concertent et elles en font des étincelles
C’est d’ailleurs le mieux qu’elles ont à faire.
Le mélange carburé, air ou pas, ne s’enflamme pas comme ça. Et si pas de combustion, pas d’énergie développée. Il faut une étincelle. Clac ! ou Crac ! comme vous voulez. Les 8 bougies ensemble (deux par cylindre), c’est mieux sinon, ça cafouille.
Les deux soupapes sont toujours fermées et une étincelle provoque la combustion du mélange carburé. La dilatation des gaz et l’augmentation de la pression à l’intérieur du cylindre provoque le déplacement du piston.
Quatrième temps : je délivre la puissance.
Et je recommence.
Seule la soupape d’échappement est ouverte. Le piston toujours entraîné par le vilebrequin remonte et chasse les gaz vers l’extérieur de la chambre de combustion.
Savez-vous que j’ai appris des tas de choses. Avant de vous en parler, je n’en connaissais pas la moitié, que dis-je pas le quart et il y a encore plein de choses à vous dire sur ce qu’il faut vérifier avant de mettre le moteur en route, puis une fois mis en route avant de lancer le rotor.
A présenter, un moteur, c’est bourré de détails passionnants.
On se retrouve très vite.
Le Bell 206 et Mystère et le Hugues 300 et Boule de gomme