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30 – Shakespeare n’en parle pas !

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A lire précédemment : Une bonne chose de faite, Le réveil de la fibre matheuse, Les amants de Vérone, Une affaire de bouton pression, Mystère et Boule de Gomme.

Chère lectrice, cher lecteur bonjour,

Tels que vous nous retrouvez, nous papotons, d’aucuns diraient que nous glosons, sur le fait de savoir comment était la densité de l’air à Vérone au 16 è siècle ? Pas d’indice dans Roméo et Juliette. Bon, on ne lit pas l’anglais dans le texte à ce point mais dans toutes les traductions que l’on a vues, il faut se rendre à l’évidence, Shakespeare n’en parle pas.

Comme le souligne avec beaucoup de bon sens mon moteur, le sujet était dense par lui-même et il n’y avait aucune raison de se préoccuper de l’air en plus. Certes, mais nous en sommes un peu marri. La densité, fait partie de nos dadas. Déformation professionnelle sans doute : dès qu’on entend parler d’un lieu, on s’intéresse à la densité.

Et d’ailleurs, où c’est Vérone ?

On a posé la question au Cessna qui est un puit de science autant qu’une encyclopédie volante. Et qu’il en sache plus que nous ne nous étonnerait pas. Bingo ! il nous a dit que Vérone était en Italie, ça on le savait, et à côté du Lac de Garde, ça on ne le savait pas.

Gardons-nous de conclusions hâtives mais ce lac n’étant pas né de la dernière pluie, il devait déjà y être au 16 è siècle ! Qui dit grande étendue d’eau, dit d’importantes sources d’humidité, brumes, brouillards, de la vapeur d’eau en grande quantité. Pas l’idéal pour la densité. Pas l’idéal pour nos vols, nous les hélicos, les avions aussi.

Ce n’est pas que nous n’aimons pas l’humidité mais plus l’air est sec, mieux ça fonctionne en matière de portance et pour la performance de nos moteurs. Parce que plus l’air est sec, plus il est dense.

Essayez pour voir avec une éponge. Il faut qu’elle soit super sèche. Bien sèche, vous allez pouvoir éprouver sa fermeté en appuyant dessus. Elle est ferme. Elle résiste à la pression. Vous mettez un peu d’eau et de plus en plus d’eau, elle sera de plus en plus mouillée, comme dit Mystère, certes, mais aussi de plus en plus molle. Elle aura donc perdu toute densité.

Nous avons un peu dérivé en passant par Vérone. Voyez-vous, on révise toujours ensemble avant de mettre en ligne un article et là, on recherchait l’article où l’on avait déjà parlé d’une éponge. C’était pour vous expliquer le point de rosée. Et comme ça se trouve dans un article de notre blog intitulé les amants de Vérone, on a vu Vérone, ça a fait tilt.

Pour en revenir à notre densité, vous mettez l’air à la place de l’éponge et vous avez exactement la même dynamique. Plus l’air va contenir de vapeur d’eau, moins il est sec (nous frôlons la lapalissade), et moins il est sec, moins il est dense. On se dit, c’est pas grave. Tout le monde n’est pas près d’un lac. C’est vrai. Mais tout le monde peut être soumis à une élévation de température. Or la température réduit la densité de l’air de même que la pression atmosphérique.

Ça fait bien dans une conversation, sachez que l’on perd 1 hPa (hectopascal) tous les 28 ft (pieds). Jusqu’à 30 000 ft. Mais comme nous volons à moins de 2 000 ft, on perd 1 hPa tous les 28 ft. Et on perd 2 ° Celsius (C) tous les 1000 ft. S’il fait 35 ° C au sol, à 1500 ft, il en fera 3 de moins.

Pas de quoi devoir emmener une petite laine. Mais, ma pression d’admission et mon combustant, vont s’en ressentir.

On va se concentrer sur mon combustant et promis on reviendra dans un article dédié sur la pression d’admission. Mystère nous a dit nous avoir concocté un petit quelque chose là-dessus !!!

De quoi mon moteur, dont je vous rappelle que c’est un moteur à pistons, a-t-il besoin pour carburer ? Bon, le terme de carburer est inexact puisque Boule n’a pas de carburateur mais vous voyez l’image.

Il a besoin, bien sûr de carburant. Le carburant d’un hélico, on vous en a déjà parlé. Ça ne se trouve pas dans une station-service. Moi, je roule, si je puis dire, à l’avgas 100 LL.

Et pour allumer le feu, il a besoin d’un combustant.

Mon combustant, c’est l’oxygène que l’on trouve dans l’air. Bien additionné au carburant, ça donne le mélange carburé que Boule utilise.

Et que vient faire l’oxygène dans un moteur à combustion ? Eh bien, si pas d’oxygène, pas de combustion ! Pas de combustion, pas de transformation de l’énergie chimique de mon carburant en énergie mécanique, c’est-à-dire, en production de chaleur, cette chaleur qui va faire fonctionner tous les petits rouages de mon moteur.

De l’oxygène, certes mais dans un air sec car la vapeur d’eau contenue dans l’air du mélange carburé n’a aucun effet sur la combustion. Résultat, lors de la combustion, moins de combustant dans le mélange carburé donc plus de carburant d’où une moindre combustion et donc, une moindre performance.

Boule voit donc sa puissance diminuée par la seule présence de vapeur d’eau !

C’est fou ce que l’on obtient avec de la vapeur d’eau tout de même !

Vous comprenez pourquoi je me frotte les mains (c’est une image), quand l’air est froid et sec. Quand en plus, c’est un jour où il y a des vols d’initiation ou de formation, là de joie, mon rotor en tournerait tout seul !

Bon, en attendant, redescendons sur Terre. Avec Boule, on veut vous parler de Beau de Rochas. Comme vous le savez, nous sommes férus d’histoire, surtout celle des inventions, surtout quand elles nous concernent nous les hélicos. Qu’a donc bien pu inventer Monsieur Beau de Rochas ?

On se retrouve très vite pour en parler.

Le Hugues 300 et Boule de gomme