35 – ONLY YOU

Chères lectrices et chers lecteurs,

Nous ne sommes pas le 1^er avril et donc, cela n’a rien d’un poisson ! Mais je viens de découvrir que dans mon nom d’hélico, la lettre qui suit le ‘G’ n’est pas un ‘U’ mais un ‘H’.

Et ça change tout !

Aramis ne voyant pas ce que ça pouvait bien changer, je le lui ai expliqué. Jusqu’à présent – et je suis confus, depuis que j’écris mon nom comme ça dans le blog -, mon nom était un prénom. Ça me chiffonnait. Mille excuses à tous ceux qui portent ce prénom.

HUGHES, mon vrai nom, c’est beaucoup mieux. Devant le Cessna médusé, j’étais tellement content que j’ai entonné un chant de victoire et dansé façon danse de sioux (je ne vous le referai pas, c’était juste entre nous). J’étais tellement heureux que j’aurais pu décoller tout seul.

Du coup, j’ai rarement aussi bien volé. C’était un jour avec des vols d’initiation et les personnes qui ont fait ce jour-là l’extraordinaire expérience de piloter un hélicoptère ne le savent pas mais j’étais décidé à ce que tout fût parfait.

Comme m’a dit Aramis, qu’est-ce que tu as fait de plus ? Sous-entendu, nos vols sont toujours parfaits.

Rien, mais, j’étais heureux. Ça se voyait à mon rotor.

Ainsi, tout le monde était content. Les personnes qui ont fait le vol avec ce plaisir rare qu’offre un hélicoptère d’avoir le monde à ses pieds. Leur famille qui les attendait pour partager souvenirs et impressions au retour de vol et moi, HEUREUX, d’avoir volé en tant que HUGHES.

Je ne demande qu’à recommencer !

Et j’ai recommencé ! Ce n’était pas un vol d’initiation. C’était un vol de formation avec un apprenti pilote. Quand on a passé sa licence (et réussi), on est pilote. Quand on apprend à piloter, on est élève, apprenti pilote ou pilote en formation. On utilise l’appellation que l’on veut. Moi, j’aime bien l’appellation d’apprenti pilote. Donc, mon apprenti pilote du jour est une dame.

Un peu plus, je referai la danse de sioux. Pas pour les beaux yeux de la dame, je m’en excuse, les hélicos ne sont pas sensibles à ça. Non. Mais nous, nous sommes sensibles dans ce blog à favoriser la présence des messieurs comme des dames. Rappelez-vous dans ce blog notre article intitulé « Un chevalier servant ». Donc une dame qui s’engage dans la formation de pilote d’hélicoptère, donc avec MOI, ça fait plus que nous plaire. Ça nous ravit. Comme elle en est à ses débuts, on va la revoir souvent.

L’hélico, je suis bien placé pour vous le dire, ce n’est pas comme la bicyclette. Ce que l’on a appris dans un vol ne s’imprime pas pour la vie. Il faut entretenir ses connaissances. Il est donc nécessaire de faire plusieurs vols par mois. De ce que nous avons compris avec Aramis (quand quelqu’un parle dans le hangar, on a toujours une pale qui traîne), c’est une dame qui n’a jamais rien piloté avant mais que l’hélico fascine.

Savoir qu’on est fascinants nous aide dans nos moments difficiles tout particulièrement les jours NO GO quand on est cloué au sol par la météo.

Pour moi, ne rien connaître avant est une situation parfaite. Comme je suis un Hélico Ecole, je suis fait pour l’apprentissage. Evidemment, ce sera un peu plus compliqué sans doute pour notre apprentie car n’ayant jamais rien piloté avant il lui faudra tout découvrir et en premier lieu, se repérer en l’air. Comme nous vous l’avons dit dans ce blog, il y a quelques astuces quand on vole à Rochefort. Comme par exemple, si vous revenez par le sud, prendre Brouage comme point de repère pour retrouver la piste. Après si vous avez la mer à votre droite, vous allez vers le sud. Ça se complique si on part vers l’est car, naturellement, on tourne le dos à la mer. Mais comme par défaut, on part en 30, comprenez 300 degrés, on part plus naturellement vers la mer.

J’espère que ces quelques points de révision réveillent vos souvenirs des articles parus dans ce blog. Et sinon, c’est le moment de les relire.

A noter aussi que ce n’était pas non plus la St Valentin pour ceux qui chercherait pourquoi cet article s’intitule « ONLY YOU ». C’est parce que la première syllabe de mon nom se prononce YOU comme le U dans l’alphabet aéronautique, le H étant muet.

OH ! ça rigole dans le hangar à propos du H muet. Je me doute qu’un de mes amis vient de s’amuser à mes dépens du style, « il n’y a bien que le H qui soit muet ». Allez, Il est temps de fermer les portes du hangar.

A très vite,

Le HUGHES 300 et le BELL 206