61 – Ça plane aussi

Chère lectrice, cher lecteur, bonjour, 

On a revu le Cessna, c’est notre ami le plus ancien et le revoir est toujours un plaisir.

Si vous vous souvenez du premier article de cette année, le 49 pour être précis où nous vous présentions nos vœux, nous avions appris qu’il préparait un truc grandiose et là, il revenait nous en parler.

Ça, pour être grandiose, c’est grandiose ! Les mots nous en manquent. Nous sommes restés cois avec Aramis en nous demandant tout de même si notre cher Cessna ne commençait pas à yoyoter de l’hélice !

Il nous a dit qu’il voulait faire un grand spectacle avec nous 2 pour montrer les prouesses des hélicoptères.

Montrer nos prouesses, ça nous allait bien et jusque-là, ça allait. Mais après !!!! Après, il nous a perdu en cours de route.  Très enthousiaste, il a évoqué pêle-mêle un balai façon petit pas avec des pas de 2 ( ?) et des petits rats. On n’a rien compris.

Qu’est-ce qu’un balai venait faire avec le pas général en position basse ou parlait-il du manche à balai ? et c’était quoi ces petits rats ?

A l’évidence quelque chose nous échappait. Et pour cause. Parce qu’en fait, il s’agissait d’un ballet et d’un chorégraphe dénommé Marius Petipa qui avait créé le pas de 2 et que les petits rats état l’appellation d’élèves dans une école.

De ces explications, quand on a débriefé ensuite avec Aramis et nos moteurs, on a retenu qu’en tant qu’Ecole de formation nous-mêmes, nous n’aurions pas l’audace d’appeler nos élèves des petits rats. Même si parait-il, c’est une école très réputée où il est très difficile d’entrer.

Raison de plus pour faire de l’hélico. Nous, il suffit de nous appeler.

La suite de ses explications nous a accablés. Pour mettre en lumière nos capacités extraordinaires, il nous voyait en jets d’eau avec décollage et atterrissage à la verticale, descente en autorotation et remontée en remise des gaz ou sinon, en pas de 2 avec des avions (!). Pour les pas de 2, voyez Wikipédia, ce n’est pas notre truc.

Qu’en pensions-nous ?

De vous à nous, on en pensait qu’il yoyotait sérieusement de l’hélice, bref, qu’il ne tournait pas rond.

Bon, on n’allait pas le lui dire comme ça !

Nous lui avons donc dit que ça n’allait pas être possible parce qu’à Rochefort, on ne décollait pas et on n’atterrissait pas à la verticale. Ce n’était pas autorisé. En plus, si vous vous en souvenez, ça mobilise beaucoup de puissance. Donc, on décolle et on atterrit quasi comme un avion en allant sur la piste par le taxiway à la vitesse d’un homme au pas. C’est un super exercice quand on apprend à piloter.

Quasi comme un avion parce que, comme on n’a pas de roues, on y va en vol tout doucement avec une bonne coordination cyclique pour avancer, pas général pour soutenir et palonnier pour suivre la ligne jaune peinte au sol.

L’intérêt de l’autorotation, lui a-t-on dit, n’allait pas être visible. Si spectateurs il y avait, on verrait l’hélico descendre, c’est tout. L’autorotation est une situation lors de laquelle le rotor continue à tourner sans le moteur. En quelque sorte, on plane.

On s’entraîne à le faire et rappelez-vous notre article « Un exercice délicat », on procède dans les opérations de pré-vol au test de la « Roue libre » pour s’assurer que s’il y avait une panne de moteur lors du vol, la déconnection entre le moteur et le rotor se ferait bien et que l’on se poserait sans le moteur.

Quant à la remise des gaz qui consiste alors que l’on va pour atterrir à tirer en même temps sur le cyclique et sur le pas général pour reprendre de l’altitude puis, à remettre un chouille de puissance, le tout sans dépasser 50 kt *, ça pourrait présenter de l’intérêt une fois mais pas davantage.

Comme son pilote revenait, il nous a dit qu’il allait revoir sa copie.

On voyait à son allure qu’il était déçu. Ainsi que vous le dites, vous, les Terriens, on lui avait cassé la baraque. Déçu mais pas abattu.

Ça nous a rassérénés.

A bientôt

Le HUGHES 300 et le BELL 206

*vous comprendrez mieux le coup des 50 kt (nœuds) quand on vous aura expliqué comment on décolle.