Chère lectrice, cher lecteur, bonjour
GRAVE ! On a failli se fâcher grave ! alors qu’avec Aramis nous préparions la suite de la présentation dans ce blog des opérations de vol sachant que nous en sommes restés sur le vent arrière, je ne sais quelle mouche l’a piqué mais nous avons été à deux pales de nous fâcher. Il faut vous dire que dans le feu de la discussion, je l’ai traité de vieux barbon et il m’a traité de moustique. Une libellule, je veux bien mais un moustique !
Tout ça pour un intitulé ! Alors que je proposais « S’envoyer en l’air », Aramis très irrité m’a dit qu’on ne pouvait s’exprimer ainsi. Ah et pourquoi donc ? Eh bien m’a-t-il répondu, ça ne se disait pas. Et pourquoi cela ne se disait-il pas ? j’ai l’esprit vif mais là, ça ne tombait pas sous le sens. Parce que cette formulation est une formulation parfaitement exacte.
Eh bien non ! à l’entendre, ça pouvait prêter à confusion ! Et avec quoi cela pouvait-il être confondu ??? J’attends toujours de le savoir ! En même temps, au vu de ses pales frémissant d’indignation, j’ai craint qu’il ne me fasse une mise en résonance sol ou un renversement statique ! c’est que dans les deux cas, c’est quasi sûr que c’est couic. Terminé !
Sur la résonance sol, à la réflexion, le risque serait nul, déjà, parce que ça ne concerne que les tripales et ensuite parce qu’il faut que le moteur tourne. C’est quand on se pose et qu’on entame les opérations d’arrêt du moteur que le risque existe car c’est autour des 3000 T/min que ça pourrait se produire. Et les 3000 T/min, c’est typiquement la vitesse à laquelle on se met dans les opérations d’arrêt du moteur.
D’abord, on se pose, on met le pas général en position basse sans réduire le régime moteur, on passe le moteur à 3000 T/min pendant 2 min puis à 2000 T/min pendant 1 min. On ne peut pas couper Boule à chaud comme ça.
Donc, à 3000 T/min, que peut-il bien se passer ? Fort heureusement, rien. Il ne se passe rien. On enchaîne les opérations d’arrêt moteur tout simplement.
Mais, dans des cas très particuliers, selon le vent, la nature du sol, la vitesse du rotor entre autres choses, il peut se créer une fréquence spécifique en hertz qui va se coupler aux patins, au fuselage, à la poutre de queue… et se décupler en créant la résonance sol.
Tout se met à vibrer et il y a intérêt à pas attendre pour voir si ça va se terminer tout seul parce que d’une part, ça va vite et d’autre part, ça peut se terminer par la destruction pure et simple de l’hélico.
Si on a un quelconque doute, je parle du pilote, pour mettre un terme à la résonance, il ne faut pas rester au sol. Donc, on lève le pas général, on se coupe ainsi du sol et comme on n’a pas refrictionné les commandes et surtout, que l’on n’a pas réduit le régime moteur, on redécolle.
Ça peut arriver mais comme vous êtes en bonne compagnie avec l’instructeur, pas de panique.
Il gère.
Pour le renversement statique, ce serait aussi sans doute un peu compliqué parce que nous sommes bien à plat dans notre hangar et à l’arrêt. Bien que l’arrêt ne soit pas en soi contre-indiqué puisque c’est typiquement la différence d’avec le renversement dynamique, là, je ne vois pas bien comment ça pourrait se produire tel qu’il est placé dans le hangar. Mais bon, dans certaines circonstances, par exemple, un posé façon dahut sur un talus, le centre de gravité de la machine peut se trouver au-delà de la position latérale du patin entraînant le basculement sur le côté. Et là, c’est couic sans rémission !
Tant qu’on y est, le renversement dynamique, c’est le même phénomène et les mêmes effets mais c’est en vol près du sol. Par exemple, c’est arrivé, que l’arrière d’un patin entre dans un terrier et selon la manœuvre opérée à cet instant que ça fasse un point de blocage suffisant pour déséquilibrer l’appareil. Là, c’est couic aussi !
Bon, comme je le disais, on n’allait pas se fâcher pour un libellé d’article. Je lui ai donc proposé une autre formulation. Si, « S’envoyer en l’air » ne lui convenait pas, est-ce que « Se propulser en l’air » lui conviendrait mieux, et encore dit plus simplement, est-ce que le terme « Décoller » lui conviendrait ?
Ce petit épisode d’agacement passé, comme si de rien n’était, Aramis m’a dit que Décoller, c’était très bien. Parfait ! Au plaisir donc de vous faire décoller dans notre programme opérations de vol au sol. Si vous voulez décoller pour de vrai, venez nous voir. Nous serons trop contents.
En attendant, on vous dit à dans 15 jours.
Le Hughes 300 et le Bell 206

