Bonjour, chère lectrice et cher lecteur,
Nous revoilà. La dernière fois, nous vous avons parlé de la portance et nous envisagions de vous en dire plus aujourd’hui sur les pales, et si on avait eu le temps, on vous aurait parlé de nos rotors, de notre fuselage… patins, couffin.
Mais Aramis et moi-même avons dû gérer ce matin un petit blizzard côté Porthos. Porthos, on vous en a déjà parlé, est un hélicoptère plutôt du genre taiseux. Un peu bonjour, bonsoir si vous voyez.
Alors qu’on se réveillait et qu’on s’étirait les pales, il m’a dit tout de go qu’il n’était pas d’accord avec le fait que je me présente comme le HUGUES. Je m’arrogeais une filiation, je le cite, alors que lui aussi était un HUGUES ! Un HUGUES 500.
Qu’il en avait plus que par-dessus les pales qu’on le présente par son pedigree de prototype conçu pour un pilote de course planétairement connu (vous avez tous les indices pour trouver de qui il s’agit) et qu’il aimerait bien qu’on parle un peu plus de ses spécificités techniques et un peu moins de sa couleur.
Je dois vous dire qu’il aurait certainement fallu me prendre en photo à ce moment-là. Je suis resté pantois. J’étais à deux pales du renversement statique ! Heureusement, que j’étais bien carré sur mes patins.
Nous étions assez dépités le BELL 206 et moi. Nous qui pensions lui faire plaisir !
Nous sommes effectivement tous les deux des HUGUES. Lui, c’est un Hugues 500 et moi, un Hugues 300. A part ça, on se ressemble à peu près autant qu’une baleine et un chat. D’ores et déjà, je lui ai dit que je signerais dorénavant le Hugues 300.
Quand ce n’est pas compliqué de faire plaisir, il faut le faire ! Ça l’a rasséréné.
Du coup, ce matin, au lieu de vous parler des pales parce qu’il y a encore des choses à vous dire sur la portance, ce n’est que partie remise, on va traiter de la question des rotors et en l’occurrence, du rotor arrière. Ce qui nous permettra de vous parler de celui du Hugues 500 qui n’est pas le plus courant.
Avant que de vous parler donc de ce rotor arrière, il faut qu’on vous parle du COUPLE.
On ne vit pas à la colle. Mais on vit un couple singulier.
On ne va pas rentrer dans tous les détails mais c’est en quelque sorte un chtuc chez les hélicos. Suivez bien nos explications s’il vous plaît.
Le pas général, certains l’appellent le pas collectif mais nous on l’appelle le pas général, donc, le pas général, permet, quand on le lève, de donner plus de puissance.
On vous fera, c’est promis, une présentation de toutes les commandes un jour.
Quand on met un peu plus de puissance, (donc, on révise, quand on lève le pas général), notre fuselage part en sens inverse au sens de rotation de notre rotor (le principal).
Tenez, moi, mon rotor tourne dans le sens anti-horaire. Comprenez qu’il tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre soit vers la gauche. Donc, quand on lève le pas général, spontanément, je tourne à droite et quand on réduit la puissance, c’est-à-dire que l’on baisse le pas général, je tourne spontanément à gauche.
C’est le couple moteur-rotor. Nous n’entrerons pas dans les détails, parce que des couples, il y en a bien d’autres. On s’en tiendra à celui-là. C’est le plus important. Et comme notre blog est sur le plaisir de piloter un hélicoptère, cela fait assurément partie du plaisir.
Il faut donc que vous reteniez qu’un hélico lâché dans la nature, j’entends par là quand son pilote pense à autre chose, tourne sur lui-même. C’est ce que l’on appelle la cadence. Et je peux vous dire qu’on tourne très vite.
Du coup, ceux qui ont créé les hélicos au début du début, ont dû trouver un système pour contrecarrer cet effet. On dit contrer l’effet couple. Parce qu’un hélicoptère qui tourne naturellement sur lui-même, pour aller quelque part, ce n’est pas pratique.
C’est ainsi que la très grande majorité des hélicoptères a un rotor principal et un rotor anti-couple, le RAC comme on dit. Le rotor principal au-dessus du fuselage assure la portance. On dit la sustentation. Le RAC est latéral et installé sur la poutre de queue pour assurer l’anti-couple et permettre à l’hélicoptère de voler tout droit.
Sauf que sur le Hugues 500, je n’oublie pas Porthos qui s’impatiente, le RAC n’est pas situé sur la poutre de queue mais DANS la poutre de queue.
Comment est-ce possible ?
Désolés, mais on va devoir vous quitter. On se retrouve bientôt et on vous explique tout. En attendant, on vous invite à aller sur notre site www.helicharentes.fr.
Tchao, tchao,
Le Hugues 300
